Quel est votre parcours ?

J’ai eu mon diplômée d’EJE en 2000. J’ai travaillé en halte-garderie et en crèche, notamment comme directrice d’une crèche associative pendant 13 ans. Face aux difficultés du secteur déjà présentes à l’époque et d’un besoin d’autre chose, j’ai passé une certification pour devenir formatrice. J’ai commencé à travailler dans un centre de formation dédié aux assistantes maternelles (Ipéria) où j’ai pu développer ma capacité à transmettre mes connaissances et un grand intérêt pour les professionnel.le.s de la garde à domicile. Lorsque j’ai vu l’offre du relais petite enfance itinérant de Crescendo, j’y ai vu de belles opportunités : combiner mon souhait d’autonomie, découvrir l’itinérance, s’adapter à chaque dynamique de groupe, trouver la manière de faire lien et d’enrichir les connaissances de l’accueil individuel de chaque professionnel.le.

Parlez-nous de votre métier.

J’ai un rôle d’accompagnement. J’accueille les auxiliaires parentales et les assistantes maternelles au sein du relais, accompagnées des enfants dont elles ont la garde. Je les valorise en tant que professionnelles de la petite enfance et leur permet de monter en compétences. Nous discutons de sujets divers : les besoins fondamentaux des enfants, leur développement psychomoteur, leurs émotions. Nous échangeons autour des questions qu’elles se posent ou des situations qu’elles ont vécues. Le fait que les enfants jouent et expérimentent à côté de nous permet aussi de les observer, de mettre en avant leur évolution et de travailler ensemble à leur accompagnement.

Un vrai lien s’est créé entre nous toutes, une relation de confiance qui permet aux professionnelles de se former et d’enrichir leurs pratiques. Je suis garante de ce cadre d’apprentissage qui passe par des échanges mais aussi des lectures qui renforcent leur relation à l’enfant.

Qu’est ce qui, pour vous, fait la différence chez Crescendo ?

Ce qui fait la spécificité de ce dispositif, c’est son itinérance dans les 1^er, 4 ^e, 9è, 10 ^e, 12 ^e, 15 ^e, 16^e arrondissements de Paris dans des centres Paris Anim’ ou des crèches. Il a été créé pour favoriser l’accueil des auxiliaires parentales qui travaillent au domicile des parents et qui ont très peu accès à des lieux où il est possible d’échanger entre pairs, de suivre des formations, etc. Le métier d’auxiliaire parentale est très peu reconnu et valorisé, et c’est essentiel que des relais petite enfance comme celui-ci existe.

Un sujet particulier vous tient-il à cœur ?

C’est justement cette question de la reconnaissance et de la valorisation du métier d’auxiliaire parentale. Une grande victoire a déjà été remportée : les professionnelles ne s’appellent plus « nounous » entre elles mais « gardes d’enfants ». Il faut qu’elles prennent conscience de leur rôle dans la construction de l’enfant, de leur participation dans son développement. Je leur dis souvent qu’elles sont les fondations d’une maison qui se construit, et cette maison, c’est l’enfant, futur adulte dont elle s’occupe.